vendredi 3 juillet 2015

De Montréal à New York City



Avant de vous conter notre périple pour atteindre New York, je voulais vous parler d'une étrange coutume d'ici dont nous avons été les témoins.

Le 1er juillet au Canada, c'est une date particulière. Certes, c'est la fête nationale du pays, mais ici, à Montréal, l'événement n'est pas très célébré. Ce qui fait que la ville est en effervescence, c'est que c'est LE jour des déménagements. Et oui, ici on ne déménage (sauf exception) que le 1er juillet ! Étrange coutume qui met les rues sans dessus dessous pendant 24h. Imaginez les camions de déménagement s'enchaînant les uns derrière les autres, les gens dehors, portant ici un lit, jetant là un fauteuil. Animation garantie surtout quand, comme cette année, il y a une dizaine d'averses dans la journée !

Autre particularité, il n'y a pas d'état des lieux, ni pour sortir, ni pour entrer. On doit partir avant midi pour laisser la place après. Basta. Donc forcément, le ménage n'est pas de rigueur et on peut avoir la surprise de trouver dans son nouvel appart un frigo ou une jolie armoire normande que l'ancien locataire ne voulait plus !

Voilà. C'était la première anecdote rigolote du Québec !

Place à NYC !

Bien que le bus et l'avion soient plus rapides, nous avions très vite prit la décision de rejoindre Big Apple en train. A cause du prix, certes, mais aussi parce que c'est ainsi que nous y avions été il y a 2 ans avec notre bande d'amis et le spectacle en valait le coup... On a pas été déçu.

Après une bonne heure d'attente à la gare de Montréal et un petit dej acheté chez le fameux Tim Horton (dont on vous parlera souvent...) nous embarquons avec nos bagages réduits de moitié dans un fameux train de l'Amtrack. Je dis fameux car vous en avez sans doute tous vu un dans les films ou séries américaines. Vous savez, ces énormes train tout en rondeur, en tôle ondulée comme nos vieux trains de banlieue. A l'intérieur, la modernité s'est aussi oubliée. Quiconque a voyagé en train en Amérique du Nord regrette d'avoir un jour critiqué nos TGV !

Les agents placent les retardataires à l'américaine, c'est à dire d'une voix forte et autoritaire. Tout le monde est assis ? En voiture alors !

Lentement le mastodonte sort de la gare souterraine. Lentement il traverse le centre-ville puis bientôt la banlieue montréalaise. Lentement il poursuit sont chemin à travers champs. Oui, lentement, toujours lentement ! Même lancé à pleine vitesse ce train reliant 2 des principales villes de l'Amérique du Nord ne dépassera jamais la vitesse d'un RER... 2ème raison de ne plus critiquer les rails français j'vous l'dis ! Faites le calcule vous-même : durée estimé (jamais assuré vu les nombreux arrêts en pleine nature et le stop à la frontière) : 10h30. Nombre de kilomètres parcourus : 596km.


La frontière américaine arrive assez vite. Là, le train stoppe et les douaniers montent à bord. Contrôle des passeports pour tout le monde. Les canadiens et les américains peuvent rester à leur place. Le reste du monde est convié à venir en voiture bar histoire de se délester de quelques dollars et de remplir un formulaire stipulant qu'il ne vient pas pour des raisons belliqueuses... Les cow-boys en profitent pour poser aussi 2-3 questions sur le but du voyage, sa durée etc etc... Ce passage obligé, mais toujours stressant vu l'air sérieux des mecs et leur langue de Shakespeare au chewing-gum, se passe sans encombre pour la petite famille nantaise. Il est alors tant de manger nos sandwiches au thon et d'admirer le paysage.



Car oui, dès les premiers kilomètres chez l'oncle Sam, les lacs apparaissent sur notre flanc gauche, et c'est simplement splendide. Il y a 2 ans, nous les avions vu sous une couche de gel et de neige. Aujourd'hui, le soleil pimpant et les forêts verdoyantes donnent un tout autre aspect à ce paysage. Les pick up, les bus jaunes, les fermes gigantesques, les vieux passages à niveau, les drapeaux aux fenêtres parsèment l'autre côté du train. On pense aux films de Clint Eastwood, Woody Allen est encore très loin.


Entre jeux sur la tablette, film, pendus, ennui, dessins, sandwiches et oreo, le voyage continue sans trop d'encombres. C'est juste long, très long, et on est tombé sur la seule voiture non climatisé. Heureusement il ne fait pas (encore) les températures d'en France !


Le train fait une halte un peu plus longue à Albany, capitale de l'Etat de New York. On est autorisé à descendre se dégourdir les jambes sur le quai et respirer de l'air frais. Pas de refus. Encore plus de 2h.

La fin du trajet sera marqué un manque de patience mais surtout par un magnifique couché de soleil sur la rivière Hudson. On tentera vainement avec nos appareils photos d'attraper cet orange vif tombant de l'eau. Tant pis pour vous, les yeux sont les meilleurs capteurs de beauté...


Plus on s'approche de notre but, plus les arrêts se font nombreux et à chaque fois l'impression que c'est le dernier arrêt avant le terminus. Mais non... Mais on est pas loin. Assurément. Les villes prennent de plus en plus le pas sur les champs. La banlieue lointaine pointe son nez, puis la plus proche, puis enfin, le contrôleur l'annonce "Penn Station next station". Il est 20h36, encore 20'.

Alors que la nuit est tombée, nous sortons du train, fatigués mais tellement contents d'y être ! Dans les couloirs de la gare, nous annonçons aux 3 loustics que cette nuit on dort a l'hôtel, à 2' à pied au lieu d'aller de suite à notre appartement de Brooklyn. Nous avions en effet choisi cette solution pour la première nuit histoire de s'éviter une bonne demi heure de métro. La surprise fut plutôt bien accueillie !

Avant de sortir du souterrain, je branche la caméra. Je sens que je vais capter des yeux ébahis. Quelques marches encore et... Paf ! Le fameux choc de toute personne posant ces yeux sur une avenue new-yorkaise pour la première fois. Taxis à foisons, vendeur de hot dog, lumières, écrans géants, sirènes hurlantes, tout y est en un instant. Fantine reste bloquée, Paul ose un sourire en coin, Milan fait le foufou. Nous y sommes. En plein dedans. C'est magique. De les voir ainsi, de revoir tout ça aussi.

Après avoir jeté nos affaires vite fait dans la chambre (non sans avoir tous fait un petit "waaaaa" devant la vue du 7e étage sur le 7ème avenue) on part traverser les 5 ou 6 blocks qui nous séparent de Time Square. La fatigue amenuise l’effet escompté, Fantine et Milan rebroussent aussitôt chemin avec moi. Paul et Mona resteront encore un peu. Paul étant tombé sur le tournage d’une série qu’il venait de commencer à regarder le jour même dans le train !! "Mr. Robot". Mitraillage de photos garantie pour flambage auprès des potes nantais !

Ici s’achève nos premières heures new-yorkaises. Il est tard, tout le monde est nazes, mais follement excité pour la suite !



9 commentaires:

  1. Ah quel p..... de voyage ! Ca fait rêver ! Les enfants ne sont pas près d'oublier !

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  2. quel bon conteur ! encore, encore !!!
    on a pris un vrai plaisir à vous suivre dans ce train...
    vivement la suite !
    bises tout plein.

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  3. oh la la c'est beau d'être jeune!!!
    vivement la suite!!!
    bisous de Nannie et Papy

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  4. Encoooore ! :D

    J'aurais aimé être une petite souris dans vos valises pour voir la tête des enfants au sortir de Penn Station :p

    En tout cas les paysages traversés sont très différents en cette saison, c'eset très beau !

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  5. Quel talent pour raconter les histoires! I want more. Bisous

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  6. Quelle arrivée ! C'est excitant ! Je vous suis comme je suivrai une série américaine !! Encore encore encore !!

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  7. Ce moment tant attendu est arrivé: la plongée dans votre voyage! Vous y êtes et c'est génial de penser encore à nous. Je pense comme Morgane, une vraie série américaine qui va nous tenir en haleine! Profitez de chaque instant!

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  8. Merci à tous pour vos commentaires, c'est un vrai plaisir pour nous aussi de les lire :) <3

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